JERUSALEM, UN SYMBOLE RELIGIEUX PLANETAIRE
Des filles et des fils d'Abraham se déchirent et se tuent depuis des siècles pour la possession d'une ville, Jérusalem, qui serait en tout semblable à n'importe quelle autre ville, si elle n'était porteuse d'une si grande puissance religieuse, capable d'engendrer plus de morts que n'importe quelle guerre atomique.
Ils se disent pourtant frères du même père Abraham, mais lorsqu'il s'agit de la possession de quelques hectares, leurs rites ostentatoires restent vides de sens devant une si petite réalité. Combien de fois cette Jérusalem a-t-elle été prise, déshonorée et détruite ? Aujourd'hui même, c'est le cœur d'une bombe qui peut faire exploser non seulement le Moyen-Orient mais la planète.
On a frôlé et bien senti ce risque lors de la guerre du Koweït et aujourd'hui les mêmes ingrédients d'affrontements sanglants sont en place.
Un homme, il a deux mille ans, a pourtant refondé l'histoire humaine en ce Dieu unique aux trois religions, un homme qui, parce que c'était là, à Jérusalem justement, lieu symbolique du déchirement aveugle des passions humaines les moins nobles, qu'il fallait proposer à l'Humanité libre de ses choix, une autre manière de transcender, de vaincre sa barbarie latente et généralisée, de rejeter les plaies immondes de l'orgueil, de la haine, de la violence meurtrière de la possessivité, de l'asservissement injuste, de la stupidité partagée qui nous conduisent aux guerres et à la mort des hommes et de leurs enfants porteurs des espérances des civilisations humaines.
Il nous disait, et nous répète encore aujourd'hui : « Combien de fois, Jérusalem « – Jérusalem ! », j'ai essayé de rassembler tes enfants, comme une poule ses petits... » N'est-ce pas à quoi nous assistons encore aujourd'hui ? Est-ce enfin le jour où nous pourrons rassembler dans cette capitale planétaire, non plus pour y posséder quelques mètres de terre ou lieux de culte, mais pour nous reconnaître entre frères d'une même planète, d'un même créateur des chrétiens, des musulmans et des juifs ?
Si les fils d'Israël et d'Ismaël s'entre-déchirent aujourd'hui pour ces quelques bouts de terre, n'est-ce pas à ceux qui se réfèrent à l'Homme qui a fait de cette ville, par son sacrifice unique, la capitale de l'Amour parfait, du Pardon accompli, de la Vérité absolue et de la Sagesse infinie, à prendre la responsabilité en son nom de réconcilier les deux frères ennemis et tous les hommes de « bonne volonté », religieux ou païens ? L'Espérance, l'Amour, la Vérité, le Pardon et la Sagesse intellectuelle sont des biens communs dont le « Créateur universel » est l'unique et parfait dispensateur en chacun de nous.
Pourquoi, à l'occasion de ce conflit, ici et maintenant, les disciples de Celui qui a transcendé la possessivité, qui ne possèdent rien à Jérusalem, sinon la mémoire du Sauveur de l'Humanité, ne proposeraient-ils pas de faire de Jérusalem la capitale mondiale de tous les organismes mondiaux de gestion de la planète ? En faire un lieu totalement neutre, de rencontre, de paix, de justice, de solidarité, de recherche libre et d'œcuménisme réellement vécu.
Jérusalem n'appartiendrait plus à personne puisqu'elle appartiendrait à tous dans le meilleur d’eux-mêmes.
Le premier pas dans cette direction ne serait-il pas (à débattre et discuter au niveau mondial) la mise sous tutelle provisoire de l'ONU, de la Totalité des territoires de la ville de Jérusalem ?
Maurice GILLARD de SAINT-GILLES
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